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La récolte du miel, Tribu de Weda, Nouvelle-Calédonie
La récolte du miel sauvage, Tribu de Wayaguette, Nouvelle-Calédonie

Coviabilité

Les sociétés humaines sont le produit d’une évolution avec le vivant auquel elles sont imbriquées. La question présente est de savoir comment réagir face au changement climatique, à l’urgence écologique, sur la base de quel fondement.

Comment changer de modèle et assurer une transition, voire une rupture, en dépassant la séparation humains / non-humains pour une reconnexion de l’homme à la nature ?

Les peuples autochtones et les communautés locales montrent que d’autres voies sont possibles pour une nouvelle dimension d’une humanité ancrée dans la biosphère.

Coviabilité des systèmes sociaux écologiques

Une autre voie d’existence face à l’urgence écologique

Effondrement de la biodiversité, pandémies, changement climatique, les sociétés humaines sont dépendantes du vivant (écosystèmes, milieux, espèces, etc.) au sein duquel elles vivent. Le rapport au vivant autre qu’humain des sociétés modernes, occidentales ou occidentalisées, montre ses limites tant la séparation est marquée : d’un côté l’homme, de l’autre la nature. Toutes les analyses scientifiques mondiales convergent sur une urgence écologique. Habiter différemment la Terre devient un impératif pour l’avenir.

On va donc parler de « viabilité » des systèmes humains ou écologiques pour signifier leur existence biologique dans toutes leurs dimensions dans un temps long, de façon durable.

La viabilité est la capacité à vivre, mais plus encore, c’est l’aptitude d’exister de façon durable, de s’épanouir, d’évoluer dans le bien-être et le bonheur. Exister, consiste à entrer en relations avec le vivant, entre humains, certes, mais aussi entre humains et non-humains. Cette mise en relation génère des contraintes de solidarités, de dépendance et d’interdépendance d’ordre vital par le besoin de l’autre.

Ainsi, il y a une vraie interdépendance des humains au vivant qui résulte des interactions entre humains et non-humains (homme/nature). Cette interdépendance définit une viabilité conjointe entre ces deux sphères, faisant que la viabilité des uns dépend de la viabilité des autres. L’humain ne peut vivre hors de l’oxygène, de la terre, de l’eau, etc., et des ressources provenant des systèmes écologiques, des milieux, des animaux, des plantes et des paysages qui participent à sa vie. En même temps, les écosystèmes ne peuvent subir une pression trop forte de la part des sociétés humaines, en raison de leur limite biologique, de régénération, de développement et de résilience.

Au sein du vivant, humains et non-humains, les liens de viabilité mutuelle prennent le nom de « coviabilité socio-écologique ». La coviabilité vient du fait que la viabilité d’une entité (un être vivant, un écosystème, une société, etc.) dépend de la viabilité d’une autre entité. Toute entité n’existe que grâce à ses relations avec son « environnement », et les autres entités.

Chaque société et individu manifeste une manière d’être et de s’insérer dans le monde. Il en découle une posture vis-à-vis de la nature : soit de la séparation (la nature n’est que l’environnement des humains), soit de la continuité (les humains font partie de la nature). C’est cette seconde posture qui définit la coviabilité socio-écologique comme nouveau paradigme mis à jour par le monde scientifique pour permettre de refonder les rapports à la biosphère et aux ressources naturelles.

Dans une ère où l’humanité bouleverse profondément le système Terre par ses activités, l’enjeu est de les liens entre les sociétés humaines et le monde vivant pour prévenir, s’adapter ou « lutter » contre le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, la désertification, la destruction des écosystèmes, les pollutions anthropiques, etc. L’enjeu de cette reconnexion est un défi à la fois culturel, économique, éthique, politique, technologique, et scientifique.

Pour résumer, dans l’ère d’une mondialisation croissante et de la prise de conscience de la finitude des ressources de la planète Terre, l’urgence écologique traduit une interdépendance humains/non-humains d’où émerge ce lien de viabilité : l’homme ne dépend pas que de lui pour survivre, se développer et se perpétuer, mais de sa relation à l’ensemble du vivant constitutif de la biosphère. Les populations autochtones le démontrent dans leurs propres perceptions.

Les webinaires coviabilité

L’enjeu d’un réseau

L’objectif est de se situer dans la construction d’une « science des solutions », en dépassant le cadre d'un greenwashing, d'un faire semblant ou d’une cours e à la croissance, au « développement ». L'adaptation et la résilience nécessaires au stade où les sociétés modernes se trouvent appelle une transformation, une mutation, dans la façon d’exister de ces sociétés d'exister. Soulignons que d'autres façons de vivre existent déjà, dans des communautés locales et des peuples autochtones, lesquelles sont autant d’inspirations pour la communauté mondiale.

Chaque Webinaire comprend la présentation d’une Réserve de biosphère et de 2 présentations thématiques, chacune de 30 minutes maximum, avec 15 minutes de discussion, soit des webinaires de 2h15. Ces rendez-vous commencent à 14h (UTC+02 :00, Paris), la connexion est ouverte à partir de 13h40.

Les exposés sur les réserves de biosphère et thématiques sont accès sur la coviabilité socio-écologique dans le vivant (socio-écosystème) :

  • En quoi la réserve de biosphère est-elle un modèle de coviabilité ? Contraintes, stratégies de contrôle, sources de blocages, état du système et sous-systèmes;
  • Explicitations de coviabilité d’un point de vue viabilité, biologie et écologie;
  • Les indicateurs de coviabilité, les points de non-retour;
  • Quel nouveau monde : exister différemment pour les sociétés modernes;
  • Les apports des communautés locales et peuples autochtones pour concourir à aller à l’encontre de l’effondrement de la biodiversité.

Replay du webinaire coviabilité du vendredi 05 mars 2021

Replay du webinaire coviabilité du vendredi 09 avril 2021

Coviabilité des systèmes écologiques

Depuis plus de 50 ans (1972, le premier sommet de la Terre à Stockholm) on tente de répondre aux impacts portés à notre environnement par le discours d’un processus de développement davantage compatible avec la préservation des écosystèmes, de la biodiversité, … de la planète. Mais les résultats ne sont pas à la hauteur de l’impératif écologique auquel les sociétés humaines sont aujourd’hui soumises, confrontées maintenant à l’ampleur du dérèglement climatique et à un effondrement de la biodiversité.

Une centaine de chercheurs(ses) et d’enseignants(tes)-chercheurs(ses) se sont mobilisés ensemble au sein d’un projet éditorial pour raisonner différemment en termes de diversité, de liens et de continuité, partant des travaux existants dans toutes les nombreuses disciplines et s’appuyant sur des expériences non moins nombreuses.

Naît ainsi une fédération de disciplines en vue d’une transdisciplinarité à même de s’interroger sur notre rapport à la nature, en se décentrant d’une posture séparant résolument l’homme de la nature.